Votre bébé n’est pas un adulte miniature : pourquoi adapter son alimentation ?

Haaa je rêve de croquer dans un bon sandwich… un jour sûrement ! 🥖

Votre bébé a une croissance exponentielle… qui nécessite de bons nutriments !

Son poids de naissance va être doublé entre 0 et 5 mois, triplé à 12 mois et quadruplé à presque 2 ans ! Sa taille va aussi augmenter de manière spectaculaire… Votre bébé va prendre + 30% à 5 mois et + 50% à 12 mois, comparé à sa taille de naissance, soit environ 25 cm la première année.
C’est pourquoi ses apports en protéines, lipides, glucides, vitamines et minéraux sont si contrôlés et si importants : pour créer de l’énergie (surtout grâce aux glucides) nécessaire au développement des tissus et pour apporter les constituants essentiels des cellules de ses petits organes (en majorité des protéines et des lipides), car votre bébé n’a pas encore assez de réserves pour les synthétiser lui-même.

Nourrir le cerveau de votre bébé

Le cerveau de votre enfant a un développement exceptionnel entre 0 et 7 ans. D’abord en volume… La croissance des 8 premiers mois est très rapide, le cerveau de votre nouveau-né représente 25% de sa taille adulte et grandit de 1 cm / mois jusqu’à ses 1 an pour atteindre 50% de sa croissance post-natale à 12 mois.

Le cerveau de votre bébé présente une plasticité extraordinaire qui le rend hyper sensible aux stimuli extérieurs… C’est d’ailleurs lors de cette première année que la croissance cérébrale de bébé est la plus importante de toute sa vie, avec le développement “explosif” de ses liaisons neuronales et de sa matière grise : bébé apprend à appréhender son environnement et développe ses capacités intellectuelles, émotionnelles, motrices et adaptatives.

Dès la naissance, il est important de s’assurer des bons apports alimentaires par l’allaitement maternel ou artificiel, en acides gras essentiels (lipides qui ne peuvent pas être synthétisés par l’organisme). Cette attention particulière doit s’étendre lors de la diversification alimentaire, comme expliqué dans cet article. Une carence en ces nutriments, notamment en Omega 3, peut freiner la croissance nerveuse et le potentiel cérébral de votre bébé. C’est pourquoi il est essentiel d’apporter de bons Omega 3 à votre petit bout (notamment le DHA, acide docosahexaénoïque, présent dans les huiles alimentaires et les poissons gras) pendant ses deux premières années de vie, pour booster son apprentissage, son intelligence et sa mémoire.

L’hydratation

À la naissance, votre bébé est constitué principalement d’eau : + 70% du poids de son corps. Son apport en eau est à surveiller particulièrement, car un nourrisson a besoin de beaucoup d’eau pour créer de l’énergie et multiplier ses petites cellules pour grandir ! Il a aussi de grandes pertes cutanées et a du mal à réguler sa température corporelle. Ça le rend très sensible à la chaleur et à risque de déshydratation en cas de fortes chaleurs ou de fièvre. Les bébés sont aussi plus fragiles vis-à-vis des infections intestinales ou gastro-entérites (liées à certaines bactéries, d’où une vigilance accrue sur l’introduction de certains aliments à risque, les cuissons et les règles d’hygiène en cuisine) qui entraînent des diarrhées et vomissements, à traiter et surveiller pour éviter la déshydratation.

Dès le début de la diversification alimentaire (à partir de 4 – 6 mois), pour combler ses besoins en eau, il est essentiel de lui fournir de l’eau au biberon, puis au verre, en complément des biberons de lait (de moins en moins fréquents et graduellement moins volumineux) et des aliments (que l’on choisira aussi riches en eau, surtout en été).

L’eau ne représente plus que 61% du poids de votre bébé à 12 mois (approximativement égal à l’adulte), mais il faudra toujours veiller à ce qu’il boive suffisamment tout au long de sa croissance.

Un système digestif et rénal encore immature

Tout d’abord, vous avez sûrement remarqué que votre bébé se nourrit en petit volume et que ses repas sont fractionnés et de plus en plus conséquents chaque mois. C’est parce qu’à la naissance, son estomac (réservoir des aliments ingérés) ne fait la taille que d’une petite cerise pour atteindre ensuite celle d’une nectarine à l’âge de 4 mois. Il ne peut donc accepter que des petites quantités de liquides ou d’aliments. Les proportions sont donc à ajuster, à tous les âges de bébé !

Bébé a aussi besoin d’enzymes pour bien digérer et absorber les nutriments afin de “nourrir” ses cellules en plein développement. Leur synthèse et sécrétion par le pancréas, le foie et l’intestin grêle de votre bébé est encore immature.

Les sécrétions d’enzymes par l’estomac et le pancréas pour digérer les lipides et l’amidon par le pancréas, ne seront 100% efficaces qu’à l’âge de 3 ans et celles permettant la digestion des protéines qu’à l’âge de 18 mois.

Par exemple, la lactase, enzyme produite par l’intestin qui permet de digérer le lactose (principal sucre du lait), est parfois rapidement saturée chez certains bébés, ce qui entraîne alors des phénomènes abdominaux douloureux (gaz, ballonnements). De plus, les reins de bébé sont immatures et ne savent pas encore remplir leurs rôles vis-à-vis de la gestion de l’eau, des sels minéraux (sodium, potassium) et de l’élimination des déchets protéiques. Ils ne sont donc pas capables de gérer les protéines “brutes” du lait. C’est pour ces deux raisons que le lait de vache standard n’est pas adapté à la consommation infantile avant les 1 an de votre bébé et qu’il existe un lait pour chaque période de croissance de votre enfant (avec des modifications moléculaires différentes).

Les fibres dures sont irritantes pour les intestins fragiles de votre petit bébé c’est pourquoi certains fruits et légumes sont introduits plus tard dans l’alimentation de bébé comme les choux, les lentilles et autres légumes secs, les céréales complètes ou encore les figues, très riches en fibres.

Un système immunitaire peu développé

Après 4 à 6 mois, les premiers anticorps du nourrisson, transmis par la mère grâce au placenta, ne suffisent plus, car c’est le moment où votre enfant rentre en contact avec son environnement en portant des objets à sa bouche et rentre donc en contact avec de nouveaux agents pathogènes. C’est à cette période que bébé doit apprendre à fabriquer ses propres anticorps. Son système immunitaire est immature malgré la présence de nombreux lymphocytes, ses réponses immunitaires sont parfois inappropriées : trop importantes avec de la fièvre ou au contraire insuffisante avec des infections sévères.

C’est un entraînement constant pour ces globules blancs qui doivent détecter les micro-organismes nuisibles, mettre en place les bons mécanismes pour les contenir et les détruire, tout en épargnant les autres cellules inoffensives. C’est ainsi que la mémoire immunitaire de votre bébé se construit au fil des rencontres avec ces agents infectieux. Ses soldats immunitaires deviennent de plus en plus efficaces et rapides pour neutraliser les ennemis extérieurs.

Cette défense immunitaire adaptative met plusieurs années pour se développer. C’est pourquoi il est dangereux de faire découvrir trop tôt à bébé, de la charcuterie, du fromage ou de la crème non pasteurisés, ou du miel, par exemple, riches en bactéries inconnues et pathogènes pour lui.

Le développement des allergies alimentaires

Théoriquement, la muqueuse intestinale du nouveau-né est opérationnelle à la naissance, mais cette barrière n’est pas d’une étanchéité parfaite : certaines molécules allergisantes peuvent la traverser. C’est pourquoi il est important de suivre les recommandations d’introduction des allergènes. Par exemple, les aliments comme l’arachide (pas avant 8 mois) et l’œuf (pas avant 6 mois) sont introduits à des stades bien particuliers, dans des quantités définies et progressives.

Vous trouverez le protocole recommandé de l’introduction de l’œuf dans l’alimentation de bébé dans cette recette :

En cas de terrain allergique (au moins un des parents allergiques à une substance), une introduction plus tardive de l’aliment (à partir de 12 mois), sous haute surveillance et en petite quantité, sera nécessaire afin de laisser le temps au système immunitaire de bébé d’être plus efficace et mieux organisé.

Le saviez-vous ? Le risque allergique à un aliment ou une molécule pour un nouveau-né n’est que de 20% lorsqu’aucun des deux parents est allergique, 40% quand un seul des parents présente cette allergie et 60% quand les deux parents sont atopiques.

D’autres substances toxiques (et moins toxiques) à surveiller

En raison de leur petit poids relatif, les enfants sont plus sensibles aux actions délétères des additifs, pesticides, colorants et autres substances nocives. Les doses acceptables sont vite atteintes chez eux, il est donc très important de faire attention aux produits transformés et aux choix des aliments.

Bien choisir ses poissons et viandes :

Tous les poissons situés en fin de chaîne alimentaire (gros poissons prédateurs) peuvent être contaminés par des toxines, accumulées dans les tissus qui ne peuvent être éliminées, comme, par exemple, le mercure qui peut atteindre le système nerveux central de bébé. Il faudra alors privilégier les petits poissons pour l’alimentation des tout-petits. Certains poissons et viandes peuvent aussi être vecteurs de molécules dangereuses pour bébé car élevées aux antibiotiques ou hormones de synthèse. C’est pourquoi il est important de bien les choisir et de lire les étiquettes, privilégier le bio et les modes d’élevage responsables !

Les nitrates :

Ils peuvent se trouver dans l’eau, les charcuteries et certains légumes et sont très contrôlés dans l’alimentation des nourrissons en raison du risque de méthémoglobinémie : les nitrates, une fois absorbés par bébé, deviennent des nitrites et transforment les globules rouges qui n’arrivent plus à transporter l’oxygène et donc le fournir aux organes, qui ne peuvent plus fonctionner correctement.

Certains aliments gênent l’absorption des nutriments clés de la croissance de bébé :

Les nourrissons ont des besoins en calcium et fer importants du fait de leur développement exceptionnel. Il est alors important que ces micronutriments soient bien absorbés par l’intestin pour ensuite jouer leurs rôles essentiels dans le petit corps de votre bébé. Or, certains aliments contiennent des substances capables d’inhiber leur absorption… Il faudra alors limiter la consommation chez les jeunes enfants de l’acide oxalique, présent dans l’oseille, la rhubarbe, les épinards, par exemple, et de l’acide phytique du son de blé, du pain complet et des légumineuses.

L’apparition des dents… qui permet de modifier la texture des aliments…

Le réflexe de mastication n’apparaît qu’après 4 mois de vie chez votre bébé, c’est pourquoi c’est l’âge où la diversification alimentaire peut commencer ! Les mouvements masticatoires ne sont matures qu’entre 15 et 24 mois. Pendant toute cette période (de 4 mois à 24 mois), les textures sont à adapter petit à petit pour éviter les fausses routes et permettre à bébé d’expérimenter ses nouvelles capacités de fin gourmet… Une grande étape permet d’inaugurer l’introduction des petits morceaux dans son alimentation (et plein de possibilités goûteuses !) : l’apparition de ses premières dents entre 5 et 8 mois.

On vous dit tout sur la façon d’adapter les textures des aliments pour chaque étape clé de bébé dans cet article :

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