Le miel est une substance sucrée qui possède de grandes qualités gustatives et nutritionnelles des plus appréciées depuis la nuit des temps et à travers le monde. Pourtant quelques questions essentielles se posent quand il s'agit de vouloir proposer du miel aux enfants :
Qu'est-ce que le miel ? Pourquoi ne peut-on pas donner de miel à un bébé de moins d'un an ? Et après 1 an ? Comment introduire le miel pour bébé ? Quel type de miel choisir ? Caractéristiques nutritionnelles du miel ? Et la gelée royale ? Est-ce que le miel a une date de péremption ? Comment le conserver pour préserver ses qualités ? Est-ce qu’un miel qui cristallise est encore bon ? Le miel pasteurisé, est-ce une bonne idée ? Peut-on consommer du miel toute l'année ? Peut-on acheter du miel les yeux fermés ? Petit point écolo : mais où sont passés les abeilles ?
Qu’est-ce que le miel ?
Le miel est une substance sucrée fabriquée par les abeilles à partir de nectar ou miellat. L’abeille récupère le nectar sécrété par la fleur, et le stocke dans une partie de son œsophage. Le saccharose du nectar y est découpé en glucose et fructose par une enzyme. De retour à la ruche, l’abeille va ensuite régurgiter et ré-ingérer le nectar plusieurs fois (oui cela ne donne pas trop envie !). Cela permet de mélanger le nectar à de la salive et à des sucs digestifs, et ainsi de finir le processus de digestion des sucres. Le nectar est ensuite stocké dans les alvéoles des ruches où il sera déshydraté par ventilation de certaines abeilles. Une fois la maturation terminée, on obtient du miel !
Le saviez-vous ? Pour produire 1 kilo de miel, il faut environ 14 000 heures de travail pour 6000 abeilles. Elles doivent parcourir environ 150 000 km (soit 4x le tour de la Terre) et butiner près de 6 millions de fleurs. Tout cela en un peu moins de 2 semaines ! Visiblement, elles ne chôment pas, pas de repos ni de jours fériés pour elles malheureusement..!
Pourquoi ne peut-on pas donner de miel à bébé avant 1 an ?
Il existe une maladie rare, le botulisme infantile, qui peut survenir chez les jeunes enfants à la suite de l’ingestion d’un miel contaminé par des spores de bactérie. En effet, des spores de la bactérie Clostridium botulinum peuvent être présents dans l’environnement dans les sols et poussières. Lors de leur récolte, les abeilles peuvent malencontreusement récupérer ces spores, en plus du nectar, et cela risque de contaminer le miel par la suite. De ce fait, il est fortement déconseillé de donner du miel à un enfant de moins d’un an, peu importe l’origine du miel, et même si la quantité est minime. Il ne peut pas non plus être apposé sur le doigt ou sur la tétine pour calmer un nourrisson agité, souffrant de coliques, de toux etc. Que le miel soit pasteurisé ou non, le risque est le même étant donné que les températures atteintes lors du processus de conservation ne sont pas assez hautes pour détruire les spores occasionnant le botulisme infantile.
Le système immunitaire d’un enfant de moins d’un an n’est pas encore tout à fait prêt pour se défendre contre les microbes. Il ne peut donc pas se protéger correctement s’il ingère du miel contaminé, ce qui le rend particulièrement sensible à cette infection. Une fois ingérés, les spores se multiplient dans l’intestin et produisent une toxine à l’origine de la maladie. Cette maladie engendre chez l’enfant de la constipation et affecte le système nerveux (faiblesse générale, tête qui dodeline etc.). Cependant, elle reste rare, elle représente 1 à 2 cas par an en France et n’est pas contagieuse. Les cas mortels dans les pays occidentaux sont également extrêmement rares.
Il faut également rester vigilant quant aux préparations et vérifier sur l’étiquette qu’il n’y a pas de miel, pour ne pas en donner par erreur au nourrisson.
Et après 1 an ?
Lorsque les enfants atteignent l’âge d’un an, leurs intestins sont devenus plus matures et sont capables de se défendre contre les spores du Clostridium botulinum. Il y a donc beaucoup moins de risque de contracter la maladie.
Comment introduire le miel pour bébé ? Quel type de miel choisir ?
Vous n’avez pas besoin d’être pressé pour donner du miel à votre bébé, il peut être introduit lentement. Si vous voulez introduire le miel, vous pouvez par exemple commencer par en ajouter un peu à certains aliments (par exemple sur du pain, mélangé dans un yaourt etc.).
Les miels de couleur clair sont généralement plus doux et sucrés, et sont donc plus appréciés des enfants. C’est le cas du miel d’acacia, de lavande, de tournesol et le miel toutes fleurs. Les miels plus ambrés et colorés (sarrasin, sapin, châtaignier, de montagne etc.) ont un goût plus prononcé, et sont plus difficiles à faire apprécier aux enfants. Le miel d’acacia est particulièrement populaire auprès des enfants car il a un goût doux et sucré. De plus, il conserve sa texture lisse très longtemps, ce qui facilite son étalement sur d’autres produits par exemple. Cela peut donc constituer un bon premier choix pour faire découvrir le miel à votre bébé !
Caractéristiques nutritionnelles du miel
Le miel est riche en calories, en glucides, et en antioxydants, source de potassium, de vitamines et d’acides aminés, et aurait un effet prébiotique. Il a également un plus fort pouvoir sucrant que le sucre standard. Cela signifie qu’il a un goût sucré plus fort et que donc vous pouvez en utiliser beaucoup moins, comparé à du sucre. Le miel peut en effet remplacer le sucre dans toutes les préparations culinaires. Une tasse de sucre blanc peut être remplacée par 2/3 de tasse de miel.
Le miel est composé à plus de 80% de glucides dont majoritairement des sucres simples (glucose et fructose) facilement assimilables par l’organisme. De 0 à 35 mois, les glucides doivent représenter 40 à 50% des apports énergétiques totaux journaliers. Cependant, il est important de privilégier les sucres complexes (lents) pour apporter l’énergie nécessaire sur la journée, et non les sucres simples (rapides). Les sucres rapides, issus du miel et des produits sucrés en général, ne devraient pas représenter plus de 10 % de la ration énergétique totale journalière, voire 5% idéalement. La recommandation actuelle de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est de faire en sorte qu’un enfant (entre 2 et 18 ans) ne consomme pas plus de 100 calories chaque jour sous forme de sucre libre, soit 25 g. De manière générale, l’apport en sucre doit rester limité. Le miel est donc à consommer avec modération, comme pour tous les autres produits sucrés !
Vous pouvez aussi consulter notre article sur le sucre pour les bébés, pour plus d’informations !
Et les autres produits de la ruche comme la gelée royale ?
La gelée royale est une substance blanchâtre et gélatineuse sécrétée par certaines glandes des jeunes abeilles nourricières. Elle est destinée à l’alimentation des larves mais également de la reine. Elle contient de nombreux éléments essentiels, nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme (sucres, vitamines B, minéraux, protéines et acides gras insaturés). Cette gelée présenterait de nombreux bienfaits pour l’être humain (gain d’énergie, renforce le système immunitaire, anti-stress etc.). Cependant, très peu d’études scientifiques sur ses effets sur la santé humaine ont été publiées.
La gelée royale peut être utilisée en tant que complément alimentaire, cependant elle est déconseillée aux enfants de moins de 6 ans. De plus, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) rappelle qu’en cas d’allergies aux pollens, la consommation d’aliments et de compléments alimentaires à base de produits de la ruche peut présenter un risque d’allergie. Il est donc déconseillé de prendre de la gelée royale pour les personnes allergiques et les enfants en bas âge. Au-delà, un avis médical est fortement recommandé.
Est-ce que le miel a une date de péremption ? Comment le conserver pour préserver ses qualités ?
Le miel n’a pas de date de péremption mais une DLUO (date limite d’utilisation optimale), date après laquelle ses qualités organoleptiques (goût et texture) et nutritionnelles peuvent s’altérer. Après cette date, le produit reste tout de même consommable, sans danger pour la santé. Lorsque le pot de miel est bien conservé, la législation française prévoit une conservation de deux ans, que le pot soit ouvert ou non. Le miel peut en réalité se conserver plus longtemps, jusqu’à 5 ans, si celui-ci est correctement stocké. Pour les miels liquides, il est tout de même recommandé de les consommer dans les 6 mois après ouverture (cela ne veut pas dire pour autant qu’ils seront périmés après).
Voici les conditions de conservation idéales :
– A l’abri de la lumière, car les rayons UV peuvent altérer les propriétés gustatives et nutritionnelles.
– A l’abri de l’humidité, car la présence d’eau favorise le développement des micro-organismes et cela entraîne la fermentation du miel qui devient alors impropre à la consommation.
– A température ambiante de la maison (entre 20°C et 25°C).
– Eviter de le soumettre à des écarts de température trop souvent.
– Pas besoin de le conserver au réfrigérateur ni de le congeler, cela n’augmentera pas sa durée de conservation et durcira le miel.
– Bien fermer le pot pour empêcher l’air d’y circuler. En effet, l’air pourrait détériorer les arômes du miel.
– Privilégier un pot en verre ou un pot en carton paraffiné, ils empêchent de perdre les qualités gustatives et de s’imbiber des odeurs environnantes.
La gelée royale, quant à elle, se conserve au frais, à l’abri de l’humidité et de l’air. Il est préférable de la conserver au réfrigérateur, pour une période allant de six mois à un an. Lorsque le pot est entamé, il vaut mieux la consommer dans le mois.
Est-ce qu’un miel qui cristallise est encore bon ?
La cristallisation est un phénomène naturel se produisant avec le temps quel que soit le type de miel, et quel que soit le contenant (verre, plastique). La vitesse de cristallisation dépend de la composition du miel (en sucres et en eau) et des températures du lieu de stockage. La cristallisation s’accélère avec une teneur en glucose élevée, une teneur en eau faible et une température basse. Avec le temps, le miel perd naturellement de sa teneur en eau, les molécules de glucose se resserrent alors et forment des cristaux, d’où une texture granuleuse du miel. Les miels de colza, de lavande, de tournesol, de pissenlit, de tilleul et de bruyère sont des miels qui cristallisent vite. A l’inverse, les miels d’acacia, de sapin, de châtaignier cristallisent lentement car ils sont plus riches en fructose. Mais pas de panique ! Un miel cristallisé n’est pas forcément abîmé, et peut tout de même être consommé ! Au contraire, il s’agit d’un gage de qualité et de naturalité, d’autant que ce phénomène est réversible. Cela ne modifie ni son goût, ni ses qualités nutritives. En effet, pour retrouver la fluidité du miel, il suffit de le chauffer doucement au bain-marie (35-40°C) et de remuer. Pour ne pas perdre ses qualités nutritives et gustatives, il est important de ne pas dépasser les 40°C lors du chauffage, et de garder le pot fermé, pour ne pas qu’il se charge d’humidité, ce qui dégraderait sa qualité. Le micro-onde est également proscrit pour conserver les nutriments du miel.
Le miel pasteurisé, est-ce une bonne idée ?
En règle générale, un miel récolté à maturité n’a pas besoin d’être pasteurisé : la teneur en eau est souvent celle préconisée et le miel peut ainsi se conserver longtemps. Cependant, lorsque les miels ont une teneur en eau trop élevée, certains conditionneurs utilisent la pasteurisation comme moyen de conservation, notamment pour éviter la fermentation des miels et retarder leurs cristallisations. Cependant, la pasteurisation détruit une partie des enzymes présentes dans le miel, sous l’effet de la forte chaleur qui lui est soumis (70° à 80°). Cela entraîne une perte des qualités nutritionnelles et gustatives. Il est donc préférable de privilégier un miel non pasteurisé et de respecter les conditions de conservation.
Peut-on consommer du miel toute l’année ? Peut-on acheter du miel les yeux fermés ?
Il est bien sûr possible de consommer du miel toute l’année. Pour acheter du miel, il est mieux de consulter l’étiquette du produit pour vérifier la liste d’ingrédients et la provenance. Il existe en effet des différences de qualité entre les miels que l’on retrouve dans le commerce : coupé à l’eau, ajout de sirop de sucre, et autres additifs. Un miel sera de meilleure qualité s’il n’a subi aucune transformation. Pour bien choisir votre miel, préférez les pots qui mentionnent clairement l’origine (« France » ou la région spécifique) et les pots labellisés bio ou IGP, AOC, AOP qui certifient les conditions dans lesquelles le miel est élaboré. L’indication “Récolté et mis en pot par l’apiculteur” est aussi une valeur sûre. Il est aussi possible d’acheter directement chez l’apiculteur, ce qui offre davantage de garanties d’authenticité. Il est mieux d’éviter les mélanges de miels dont l’origine est vague. Par exemple, éviter les mentions « mélange de miels originaires de l’UE » ou « mélange de miels originaires de l’UE et hors UE ». De telles mentions sont proscrites depuis le 1er janvier 2021. Il est désormais obligatoire d’écrire sur le pot le pays d’origine du miel. Si le miel est un mélange de miels de provenances différentes, alors tous les pays d’origine doivent figurer sur l’étiquette avec leurs proportions. Cette nouvelle réglementation s’applique aussi pour la gelée royale.
Petit point écolo : mais où sont passés les abeilles ? 🐝
1/3 de la production alimentaire mondiale et la reproduction de 80 % des espèces végétales sur Terre dépendent directement de la pollinisation, principalement réalisée par les abeilles. La disparition progressive des abeilles pose donc de graves problèmes de biodiversité, et impacte directement nos ressources alimentaires. Le taux de mortalité des abeilles en France et en Europe est de 30% par an. Les causes de la diminution des populations d’abeilles sont nombreuses. Nous pouvons citer les suivantes : les pesticides, les pathogènes (maladies virales, prédateurs, parasites…), un brassage génétique mal contrôlé, des pratiques agricoles et apicoles intensives, mais aussi l’extension urbaine, qui réduisent la biodiversité florale et donc réduisent les ressources alimentaires des abeilles… Néanmoins, la prévalence de toutes ces causes dans la mortalité des abeilles reste assez controversée par les scientifiques à ce jour.
Les politiques essayent de mettre en place des solutions et les scientifiques de trouver des alternatives. En l’occurrence, les parlementaires français ont voté l’interdiction de 5 néonicotinoïdes (classe de pesticides) en France depuis 2018. De plus, une étude française du CNRS et de l’INRA, conduite sur six ans, a révélé que la production de miel, ainsi que la population d’abeilles sont augmentées lorsque les ruches se trouvent à proximité de parcelles bio. En effet, dans les parcelles conduites en agriculture biologique, les abeilles ont plus de chances de trouver des fleurs issues des « mauvaises herbes » dont elles raffolent ! Elles sont également moins menacées par les pesticides. L’étude souligne que « l’agriculture biologique peut atténuer les effets négatifs de l’agriculture intensive » tout en favorisant « la survie de ces pollinisateurs essentiels que sont les abeilles ».
Le bio serait donc bénéfique pour les abeilles. Comme nous utilisons uniquement des ingrédients bio dans nos recettes, nos petits pots sont donc eux aussi respectueux des abeilles, CQFD ! Et nous espérons continuer de les aider grâce à vous 😊
Autre petit tips : Si vous avez un jardin ou une terrasse, vous pouvez y plantez des espèces mellifères comme la lavande, le romarin et le thym. Les abeilles s’en délectent ! Et pour ne pas faire de jaloux, nous espérons que votre enfant se régalera tout autant que les abeilles avec nos produits !