Le poisson n’est généralement pas l’aliment préféré des enfants ! Pourtant, il présente de nombreux avantages sur le plan nutritionnel et participe à la croissance et au bon fonctionnement de l’organisme de l’enfant (développement cérébral, cognitif, visuel etc.). Quand introduire le poisson dans l’alimentation de bébé ? En quelle quantité ? Comment lui faire manger du poisson ? Quelles espèces sont déconseillées ? Comment faire en cas d’allergies ou de régime vegan ?
Comment le poisson peut-il couvrir les besoins des enfants avant 3 ans ?
Le poisson appartient au même grand groupe d’aliment que la viande et les œufs. Il contient de nombreux nutriments nécessaires au développement de l’organisme de l’enfant. Il est riche en minéraux (fer, iode, zinc, potassium, phosphore, selenium…), en acides gras insaturés type oméga 3 (EPA, DHA), en vitamines (A, B3, B6, B12, D, E) et en protéines.
Des déficits en fer et des apports lipidiques insuffisants sont fréquents chez les enfants de moins de 3 ans. Or, les besoins en fer et en oméga 3 sont particulièrement importants durant l’enfance en raison d’une croissance et d’un développement rapide de l’organisme. Le fer est nécessaire au développement des muscles, du système nerveux et au bon fonctionnement des globules rouges, apportant l’oxygène aux cellules dans le corps. Les oméga 3, quant à eux, sont nécessaires aux développements cérébral et visuel, et diminuent les risques d’apparition de maladies cardiovasculaires à l’âge adulte. Le poisson est l’aliment à privilégier pour couvrir les besoins en acide gras insaturés, notamment le DHA, car il en contient beaucoup plus que tous les autres produits d’origine animale.
Par ailleurs, il a été démontré que les mamans françaises présentent souvent des déficits en oméga 3, aussi bien pendant la grossesse que lors de la lactation des premiers mois. Le lait maternel est donc lui aussi déficient en acides gras insaturés et l’apport aux bébés est insuffisant. Il est donc conseillé aux femmes enceintes et allaitantes de consommer du poisson deux fois par semaine, afin d’avoir des apports lipidiques adéquats (ex : sardines, maquereaux, saumon, truite).
Quand introduire le poisson dans l’alimentation de bébé ? A quelle fréquence et en quelles quantités en consommer ?
Le poisson, tout comme la viande et les œufs, peut être introduit dans l’alimentation de bébé dès l’âge de 6 mois, lors de la diversification alimentaire. Le poisson doit être bien cuit. Il peut être grillé, cuit à la vapeur, en papillote ou au court-bouillon. Ensuite, il peut être mixé ou écrasé très finement au début. Il est possible aussi d’alterner avec des petits pots. Un petit pot de 100g de légumes-poisson apporte en général 10g de poisson. Attention cependant aux arrêtes et évitez l’ajout de matières grasses ou de sel pour le cuisiner.
En pratique, la consommation d’un élément du groupe viande-poisson-œuf se fait une fois par jour, en général le midi, en quantité adaptée. Il est recommandé de proposer du poisson à bébé deux fois par semaine, dont un poisson gras riche en oméga 3. Si vous souhaitez donner de la viande, du poisson ou de l’œuf à votre enfant midi et soir, donnez-lui alors une demi-portion à chaque fois.
Les besoins en protéines des enfants de moins de 3 ans sont plus faibles que ceux des adultes. Ils sont en partie déjà couverts par le lait maternel ou les préparations infantiles. Les apports en viande, poisson, œuf doivent donc être modérés. Un apport protidique trop élevé dans l’alimentation de bébé est associé à un risque d’obésité ultérieure. Selon la SFP (Société Française de Pédiatrie), les quantités préconisées de viande-poisson-œuf sont :
– de 10g/j (soit 2 cuillères à café) pour les enfants de 6 à 12 mois
– de 20g/j (soit 4 cuillères à café) pour les enfants de 1 à 2 ans
– de 30g/j (soit 6 cuillères à café) pour les enfants de 2 à 3 ans
Il est également conseiller d’alterner régulièrement entre les aliments du groupe viande-poisson-œuf. En effet, la viande est souvent trop consommée, à l’inverse du poisson qui est trop peu consommé
Sur notre site Comme des Papas, vous pourrez par exemple trouver de délicieuses recettes à base de truite, comme le risotto de fenouil et filet de truite ou encore les légumes printaniers, pâtes et truite. Les quantités sont bien évidemment conformes aux recommandations et adaptées selon l’âge de l’enfant ! De nouvelles recettes sont à découvrir chaque saison !
Quels poissons puis-je donner à mon enfant ? Quels poissons sont à éviter ?
Des poissons gras ou maigres peuvent être donnés à bébé. Les poissons doivent être frais ou surgelés. En revanche, les poissons panés sont à éviter, du fait de leur forte teneur en graisse, ainsi que les poissons crus, pouvant exposer l’enfant à des risques microbiologiques. Ils ne doivent pas non plus être donnés en conserves, séchés ou fumés car ces préparations sont souvent trop salées.
Selon les autorités sanitaires, il est aussi conseillé de varier les espèces de poisson et les lieux d’approvisionnement (sauvage, élevage, lieux de pêche, etc.), afin de diminuer les risques d’exposition aux contaminants. Les poissons à forte teneur en EPA et DHA qui sont à privilégier sont le saumon, la sardine, le maquereau, le hareng et la truite fumée. Certaines espèces sont toutefois à éviter ou à limiter pour réduire le risque lié aux contaminants chimiques :
– les poissons d’eau douce fortement bioaccumulateurs (anguille, barbeau, brème, carpe, silure) sont à consommer moins d’une fois tous les deux mois ;
– les poissons prédateurs sauvages (tels que la lotte, le bar, l’anguille, le flétan, le brochet, la dorade, la raie, le thon) sont à limiter ;
– l’espadon, le marlin, le siki, le requin et la lamproie sont à éviter en raison du risque lié au méthylmercure.
Comment faire en cas d’allergies ?
Chez les enfants à risque d’allergie (parents ou fratrie allergiques), la diversification peut être conduite de la même manière que les enfants sans contexte d’allergie, tout en observant les réactions de l’enfant. En effet, des études récentes ont montré que rien ne justifiait de retarder au-delà de l’âge de 6 mois la diversification alimentaire, y compris pour les aliments allergisants. Il y a même des hypothèses selon lesquelles introduire tôt les allergènes dans l’alimentation des bébés permettraient de réduire les risques d’apparitions d’allergies, tandis qu’une introduction tardive augmenterait les risques d’allergies. Davantage d’études sont néanmoins nécessaires pour confirmer cela.
Si bébé est allergique, l’apport en acides gras insaturés peut également se faire via des huiles riches en oméga 3 (notamment en acide alpha-linolénique « ALA »), telles que l’huile de colza et de noix. La viande et les œufs permettent un bon apport en fer et protéines. Notons également qu’un enfant n’est pas forcément allergique à tous les poissons à partir du moment où il présente une allergie pour une espèce en particulier. Il est également important de consulter un spécialiste, si l’enfant est allergique ou présente des symptômes.
Pour plus d’information, vous pouvez aussi consulter notre article sur les allergies alimentaires !
Comment faire en cas de régime vegan ou végétalien ?
Le choix d’un régime végétalien ou vegan présente des risques de carences dans l’alimentation de l’enfant, et demande de prendre des précautions en l’absence de consommation de viande et de poissons. Le maintien de l’allaitement maternel apporte, en partie, les éléments nécessaires en protéines, acides aminés et oligo-éléments. Les légumineuses contiennent également du fer, toutefois, il se trouve sous une forme moins assimilable par l’organisme que celui présent dans les viandes-poissons-œufs. La vitamine B12 est également indispensable, notamment pour le fonctionnement du système nerveux, or celle-ci n’est présente que dans les produits d’origine animale.
Bien évidemment, si les parents font le choix d’un de ces régimes pour l’enfant, il faut consulter un nutritionniste et un pédiatre afin d’être conseillé au mieux et de construire un régime adapté à l’enfant. Nous vous invitons également à lire notre article sur les régimes sans viande pour les bébés !
Merci pour cet article très complet !